La chute de Mobutu

Mobutu Sese Seko

(1930-1997) Il fut le président du Zaïre (actuelle RDC) de 1965 jusqu’en 1997 lorsqu’il est renversé par Laurent Désiré Kabila. Mobutu, Roi du Zaïre

Si la prise du pouvoir par le FPR a mis fin au génocide et à la guerre au Rwanda, la période qui a suivi s’est avérée plutôt mouvementée pour la région des Grands Lacs.

Grand partisan de Habyarimana, Mobutu Sese Seko, le président du Zaïre, a soutenu les génocidaires hutus réfugiés dans des camps à l’est du pays, notamment en leur fournissant des armes.

Ceux-là ne tardèrent pas à traverser plusieurs fois la frontière pour mener des incursions armées contre le Rwanda, tuant des rescapés et détruisant des infrastructures. A chaque fois repoussées par la nouvelle armée rwandaise, ces attaques seront finalement suivies par des représailles punitives à l’encontre des sympathisants de ces assaillants. Les génocidaires vont dès lors s’en prendre à des populations de Tutsi zaïrois, installées dans la région depuis plusieurs générations. Dans d’autres régions du pays, des Tutsi zaïrois connaîtront le même sort de la part du gouvernement de Mobutu. Le Rwanda décide alors d’en finir, son armée entre au Zaïre pour fermer les camps de réfugiés. C’est le début des guerres du Congo.


Laurent Désiré Kabila

(1939-2001) Il fut président de la République démocratique du Congo de 1997 jusqu’en 2001. Opposant au régime de Mobutu, il le renverse en 1997, lors de la première Guerre du Congo. Il redonna au pays - rebaptisé Zaïre par Mobutu - le nom de République démocratique du Congo. Assassiné en 2001, son fils, Joseph Kabila, lui succède.

Deux guerres vont éclater. La première a duré de 1996 à 1997 et s’est soldée par la fin du règne de Mobutu, chassé du pouvoir par un groupe rebelle soutenu par le Rwanda et l’Ouganda et remplacé par Laurent Désiré Kabila. Ce dernier va redonner au Zaïre son ancien nom de Congo que Mobutu avait changé. Parallèlement à cette guerre menée par des armées gouvernementales, d’autres guerres sont menées par des mouvements rebelles opposés à ces gouvernements.


Des millions d’autres victimes…
et ce n’est pas fini

Un conflit qui continue encore et encore

La deuxième guerre, qui a duré de 1998 à 2002, va être encore plus étendue, impliquant les forces armées de six pays (Rwanda, RD Congo, Burundi, Ouganda, Zimbabwe, Angola) et de deux gouvernements déchus (ex-Zaïre et ancien gouvernement rwandais). A ces armées, il faut encore ajouter des dizaines de groupes rebelles opposés à l’un ou l’autre de ces gouvernements. D’autres pays comme le Tchad, la Libye, le Soudan et la Namibie ont également soutenu l’un ou l’autre camp, de façon plus ou moins officielle.

Les jeux d’alliances et contre-alliances, les réconciliations et les revirements, mais surtout la richesse du sous-sol congolais dont les ressources attirent les convoitises, vont renforcer la complexité de cette guerre dont on voit encore les répercussions à l’heure actuelle. Mais cette guerre va surtout être marquée par une violence extrême à l’égard des populations civiles, en particulier les femmes, le viol étant quotidiennement utilisé comme arme de guerre.

En 20 ans, on parle de plus de 5,4 millions de victimes dans ces conflits qui sont des conséquences directes du génocide de 1994.