Fin 1994, le Rwanda était un pays profondément meurtri. Toute personne présente dans le pays au moment du génocide s’est trouvée liée d’une manière ou d’une autre au drame qui s’y est joué.

Avec plus de 800 000 victimes dont les corps étaient entassés dans des fosses communes ou abandonnés sur les lieux de massacres, des centaines de milliers de rescapés blessés, traumatisés et totalement démunis mais aussi un nombre hallucinant de Hutu rwandais ayant pris part aux massacres, la situation était totalement inédite.

Comment reconstruire un pays et le sortir d’un tel chaos ? Pour le gouvernement rwandais, la principale priorité était que les planificateurs et les exécuteurs du génocide soient traduits en justice. Aucune pacification du pays, aucune réconciliation durable ne pouvait être envisagée si on n’abolissait pas la culture d’impunité qui subsistait au Rwanda depuis les premiers massacres des Tutsi.

Parallèlement au travail de justice, le Rwanda entendait créer les conditions d’une réconciliation nationale afin que puisse se développer un nouveau « vivre ensemble » qui serait affranchi des clivages ethniques ou régionaux.

Face à l’ampleur de la tâche, ce petit pays a puisé dans ses pratiques traditionnelles et a façonné des solutions « maison » pour faire face à ces différents défis.