Justice et reconstruction

Après le génocide, il était urgent de reconstruire le pays mais également de rendre justice aux victimes, tout en œuvrant pour la réconciliation de la population.

Le mécanisme mis au point pour rendre justice aux victimes du génocide a opéré à trois niveaux : au niveau international, avec la mise en place par l’ONU du Tribunal Pénal International pour le Rwanda, et au niveau national avec d’une part les tribunaux classiques et d’autre part, les Gacaca, tribunaux populaires puisant leur origine dans la culture traditionnelle rwandaise.

Parallèlement, le Rwanda a mis au point une politique de réconciliation nationale, basée sur la rééducation aux valeurs de la tolérance, de la paix et du respect des droits de l’homme. Cette politique a notamment aboli la mention de l’ethnicité sur la carte d’identité nationale.


Depuis 2000 : le Rwanda de Paul Kagame

Paul Kagame

Né en 1957, il est le 6e président de la République du Rwanda. Leader du FPR dont l’armée a mis fin au génocide des Tutsi en 1994, il est à la tête du pays depuis 2000. En 2010, il est réélu pour la seconde fois avec 93% des voix. Il est l’homme fort du Rwanda : adulé par les uns pour le redressement du pays, haï par les autres pour sa politique autoritaire et son rejet de toute forme d’opposition.

Au niveau politique, un gouvernement d’union nationale a été mis en place au lendemain du génocide, avec à sa tête Pasteur Bizimungu comme président de la République et Paul Kagame, leader du FPR, nommé vice-président. En 2000, à la suite de dissensions, Bizimungu démissionne de ses fonctions. Paul Kagame lui succède.

Leader charismatique pour certains, despote intransigeant pour d’autres, l’actuel Président du Rwanda ne laisse pas indifférent. Admiré notamment pour le succès de son plan de redressement du pays basé sur un volontarisme économique, on lui reproche cependant une politique autoritaire qui ne laisse pas d’espace à l’opposition.

Si beaucoup de chemin doit encore être parcouru, on peut dire qu’en 20 ans le pays s’est relevé de ses cendres et peut désormais être connu ou reconnu pour d’autres choses que l’horreur du génocide de 1994.